Ne dites plus cadre étranger, mais impatrié (ou le nouveau régime spécial d’imposition des cadres étrangers)

Le statut fiscal des cadres étrangers a vécu. Depuis le 1er janvier 2022, il est remplacé par un régime spécial d’imposition pour les contribuables impatriés (RSII) en vigueur immédiatement.

Pour quoi ?

Le RSII remplace l’ancien statut des cadres expatriés qui, pour rappel, permettait à l’expatrié d’être considéré comme un non-résident fiscal, d’obtenir des remboursements de frais propres non imposables et d’exclure certains jours de travail prestés à l’étranger.

Le nouveau régime simplifie les choses: l’impatrié sera traité comme un résident fiscal belge (des exceptions sont prévues) mais pourra se voir attribuer un remboursement de dépenses propres à l’employeur (donc non taxée) jusqu’à 30% de sa rémunération brute annuelle, avec un plafond annuel de 90.000 €.

Certains frais relatifs à l’installation de l’impatrié et des frais de scolarités de ses enfants peuvent également être pris en charge par l’employeur sans taxation de l’impatrié.

Pour qui ?

Le nouveau régime s’applique aux contribuables impatriés, c’est-à-dire les salariés et dirigeants d’entreprise (pas tous) venant travailler en Belgique et qui sont :

  • soit recrutés directement à l’étranger par une société résidente, un établissement belge d’une société étrangère ou par une association dotée de la personnalité juridique;
  • soit mis, par une entreprise étrangère faisant partie d’un groupe international, à disposition d’un établissement belge d’une société étrangère appartenant au même groupe multinational, ou d’une association dotée de la personnalité juridique.

A quelles conditions ?

Le contribuable impatrié doit remplir les conditions cumulatives suivantes:

  • ne pas avoir été habitant du Royaume ou avoir résidé à moins de 150 kilomètres de la frontière, au cours des 5 ans précédant son entrée en fonction en Belgique;
  • ET promériter une rémunération annuelle d’au moins 75.000 € pour les prestations effectuées en Belgique;
  • ET obtenir l’accord de l’administration fiscale.

Pour combien de temps ?

Le RSII est lié à la période d’occupation de l’impatrié en Belgique, avec un maximum 5 ans, prolongeable toutefois de 3 ans si toutes les conditions susmentionnées persistent.

Ce régime sera donc limité à 8 ans maximum.

Qu’en est-il des expatriés bénéficiant déjà du statut de cadre expatrié ?

Le choix suivant est laissé aux expatriés:

  • soit ils ne sollicitent pas le RSII (par exemple parce que ce régime n’est pas plus avantageux ou qu’ils ne réunissent pas les conditions). Dans ce cas, le statut des cadres expatriés continuera à s’appliquer pour les années 2022 et 2023.
  • soit ils sollicitent l’application du nouveau régime. Cette option est toutefois réservée aux personnes qui ont été recrutées à l’étranger ou mis à disposition depuis maximum 5 ans. Pour ce faire, ils doivent introduire une demande pour le 31 juillet 2022 et remplir toutes les conditions précitées (sauf bien entendu la condition relative au domicile). Dans ce cas, le RSII leur sera applicable pour une durée maximale de 8 ans (5+3), dont à déduire le nombre d’années dans l’ancien régime.

Source: loi-programme du 27 décembre 2021 (MB 31/12/2021)