
Ce 22 mai, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles à l’appel des organisations syndicales, et ce, je cite, « pour défendre les libertés syndicales qui sont gravement atteintes à travers le conflit social chez Delhaize et l’interdiction des piquets de grève » (cfr site web FGTB).
Ce faisant, les organisations syndicales veulent manifester leur opposition aux décisions de justice rendues notamment dans le dossier Delhaize qui, selon elles, interdisent les piquets de grève.
La propagande syndicale n’est toutefois pas conforme à la réalité:
- Les piquets de grève (c’est-à-dire un regroupement pacifique de travailleurs devant une entreprise) ne sont pas interdits par la justice. Ce qui est interdit, ce sont les voies de fait qui accompagnent le piquet de grève comme le blocage des accès des magasins aux clients, travailleurs ou fournisseurs.
- Il n’est nullement interdit aux travailleurs de Delhaize de faire grève (c’est-à-dire de cesser le travail), ni même de se regrouper devant l’entreprise pour inciter d’autres collègues à faire grève ou d’inciter pacifiquement des clients à supporter leur mouvement.
Rappelons que la justice condamne depuis longtemps les voies de fait commises au cours de grèves ou de manifestations. On se souviendra ainsi de la condamnation en octobre 2021 de 17 syndicalistes poursuivis pour entrave méchante à la circulation suite à une grève intersectorielle qui s’était déroulée le 19 octobre 2015.
Les ordonnances prononcées dans le dossier Delhaize n’innovent en rien et sont en ligne avec ce qu’il se fait depuis des dizaines d’années dans tout le pays.
Enfin, le droit de grève ne peut pas servir d’excuse à des actes de violence ou des voies de fait, quand bien même cette violence trouverait elle-même sa cause dans une forme de violence patronale.
Et surtout, cessons de colporter des Fake News !