Actuellement, si un travailleur a travaillé durant 47 années, seules 45 années seront prises en compte pour le calcul de sa pension de retraite. Les deux années « extra » ne seront pas comptabilisées … alors même que le travailleur a cotisé, durant ces années, au financement des pensions.
C’est ce qui s’appelle le principe de l’unité de carrière en matière de pension : une carrière dure maximum 45 années, pas un an de plus.
Maintenant que vous savez ce qu’est le principe de l’unité de carrière, vous pouvez sans doute l’oublier !
En effet, par communiqué de presse du 20 juillet 2017, nous avons appris que le Conseil des Ministres a approuvé un avant-projet de loi supprimant le principe de l’unité de carrière (tant dans le régime des travailleurs salariés que dans le régime des travailleurs indépendants).
Noble idée du Ministre des Pensions puisque cette mesure aura pour effet, en principe, d’augmenter la pension des travailleurs salariés et indépendants qui justifient d’une carrière supérieure à 45 ans.
L’histoire pourrait se terminer ainsi sauf que, ce que le communiqué de presse du 20 juillet ne dit pas, c’est que l’avant-projet de loi contiendrait également d’autres mesures moins « favorables » pour les travailleurs et qui ont tendance à agacer les partenaires sociaux.
Une de ces mesures concernerait la prise en compte des périodes de chômage et de RCC « involontaire » dans le calcul de la pension. Il ressort des différentes interviews données par le Ministre que le but de la réforme serait de moins valoriser ces périodes dans le cadre de la pension, afin de rendre le système « plus juste » et éviter que celui qui a travaillé ait une plus petite pension que celui qui a chômé.
Sur les ondes de la RTBF, Monsieur le Ministre a d’ailleurs résumé sa réforme de la manière suivante : « tout travail mérite pension ».
Selon le calendrier envisagé par le Ministre des Pensions, cette réforme devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2019 … si elle est votée par la Chambre…